Kirghizie : la violence mène dans une impasse
L'opposition kirghize a annoncé qu'elle prenait en main les responsabilités du président, du parlement et du cabinet des ministres. Les nouveaux dirigeants du pays excluent la possibilité d'une guerre civile en Kirghizie. Quant à Kurmanbek Bakiev, il n'a pas l'intention de reprendre le pouvoir par la force, mais il refuse de démissionner. La communauté mondiale suit avec inquiétude où ira la république. L'Union européenne attend. Son représentant Maïa Kocjancic a déclaré que l'UE n'avait pas l'intention de reconnaître le nouveau pouvoir kirghiz. À son tour, le Ministère des Affaires étrangères de Russie a fait une déclaration où il a souligné que face à la situation actuelle en Kirghizie, le principal était de ne pas permettre la poursuite de la violence, d'éviter les nouvelles victimes, de rétablir l'ordre et de faire reprendre à la société le rythme normal de la vie.
On ne peut pas oublier que Bichkek joue un rôle clé dans la région. Par exemple, dans la vallée de Fergana, se croisent les intérêts de toutes les républiques de l'Asie Centrale : du Kazakhstan, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et de la Kirghizie. L'OTSC (l'Organisation du Traité de la Sécurité Collective) a envoyé ses observateurs à Bichkek, le pays y entre à côté de la Russie, de l'Arménie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan. L'Organisation de coopération de Shanghai (l'OSC), où la Kirghizie est également présente, a fait de même. Les autres participants de l'OSC - la Russie, le Kazakhstan, la Chine, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, ainsi que les pays ayant le statut des observateurs - l'Inde, le Pakistan, l'Iran et la Mongolie - ont exprimé l'espoir que l'ordre et la concorde nationale seraient vite rétablis dans la république. L'inquiétude de ces organisations régionales est tout à fait explicable et claire, dit le président de l'Académie des problèmes géopolitiques Léonid Ivachov.
La Kirghizie occupe une place spéciale dans le système de la sécurité de la Communauté des États indépendants en général, et de la Russie en particulier. Le fait est que c'est le carrefour de l'Asie centrale, du territoire duquel on peut influer sur les pays limitrophes. C'est pourquoi, il est logique que les Américains tiennent à leur présence militaire en Kirghizie. On peut influer d'ici non seulement sur toute l'Asie centrale, mais aussi sur l'Afghanistan. Pour la Russie, c'est aussi un maillon important, qui nous permet d'être présents en Asie centrale. Moscou est intéressé à ce que les autorités du pays tiennent un cours politique bienveillant par rapport à la Russie.